La réforme des retraites portée par Emmanuel Macron illustre le choix de société à opérer entre la poursuite mortifère de la croissance du PIB qui est en train de détruire nos conditions d’existence et une décroissance choisie et solidaire.
Pour le productivisme, il faudra toujours travailler plus pour vivre moins. L’idéologie sous-jacente du report de l’âge légal de la retraite est celle de ce ”toujours plus ” de productivisme, de consumérisme, la perspective d’une exploitation infinie de la nature comme des humains jusqu’au seuil de la tombe et ”toujours moins” de temps pour vivre tout simplement.
À l’heure où la Nation subit le péril climatique, le choc énergétique, le retour de l’inflation qui en découle, les conséquences de la guerre en Ukraine, au moment où les services publics et en particulier celui de la santé sont en quasi-effondrement, s’attaquer au droit à la retraite n’est ni une urgence ni une nécessité. En réalité, ce qui inspire et dicte cette réforme c’est précisément l’obsession pour l’augmentation du PIB d’un gouvernement qui ne veut pas regarder les faits en face : la croissance économique se heurte déjà, et depuis longtemps, aux limites physiques d’une planète qui ne peut la nourrir indéfiniment. Le pouvoir en place court après une chimère.
Les réformes récentes ont déjà abouti à réduire le temps de vie à la retraite. Le gouvernement propose de le réduire encore davantage (d’un an et demi), alors que l’espérance de vie en bonne santé stagne. La réforme proposée va aggraver les inégalités. Ses effets sont dévastateurs pour la jeunesse, qui après avoir étudié dans des conditions indécentes et sans manger à sa faim, voit s’éloigner la perspective de bénéficier des droits sociaux et de la solidarité intergénérationnelle conquis de haute lutte, et doit imaginer son avenir dans un labeur infini dans un pays où il y aura de plus en plus de vagues de chaleur caniculaire.
Nous contestons également et radicalement cette réforme sur le plan économique et social. Le secteur associatif non marchand, qui assume des pans entiers de missions délaissées par l’État, repose sur l’engagement des retraités. Plus d’une personne retraitée sur 3 est bénévole. 50 % des responsables associatifs sont retraités. Du club de foot aux Restos du cœur, des associations de protection de la nature au soutien scolaire, les retraités ne sont pas un fardeau pour la France, mais une chance ! Cette réforme est porteuse d’une liquidation du vivier associatif qui est dangereuse et menace toute l’économie d’activités socialement utiles.
C’est pourquoi Génération Écologie s’oppose frontalement à la réforme portée par le gouvernement. Le Président de la République, élu au second tour dans les conditions que l’on sait face à l’extrême-droite, n’a pas reçu de mandat majoritaire pour reporter l’âge de la retraite.
Génération Écologie sera partie prenante des mobilisations aux côtés des organisations syndicales avec pour mot d’ordre ”vive la retraite, vive la décroissance, vive le bien-être”.