La Russie de Poutine désigne officiellement la France et l’Europe comme ennemies. Aux attaques hybrides et aux survols de drones, s’ajoutent désormais les déclarations limpides de Karaganov selon lequel la guerre contre l’Europe « a déjà commencé » et « Notre véritable adversaire est bien l’Europe. (…) Cette guerre ne prendra fin que lorsque nous aurons infligé à l’Europe une défaite morale et politique ».
Au même moment, dans le prolongement du discours de J.D. Vance en février à Munich et de la trahison de l’Ukraine par les États-Unis, l’administration de Donald Trump adopte officiellement une nouvelle stratégie agressive vis-à- vis de l’Union européenne, visant à son annexion idéologique.
Sur fond d’effondrements écologiques, les promoteurs d’un mercantilisme belliciste dessinent le nouveau Yalta des prédateurs, avec pour projet politique l’obscurantisme face au changement climatique, la destruction de la démocratie et de l’ensemble des règles du droit international permettant le règlement des conflits par la diplomatie et non par la force.
Dans ce contexte, nous estimons vital l’effort de défense pour construire une Europe de la défense autonome sur le plan stratégique. Il implique non seulement de renforcer notre dissuasion militaire, mais aussi une dissuasion civile fondée sur la réduction de nos dépendances, la sécurité de notre modèle social et la détermination à défendre collectivement nos valeurs.
C’est pourquoi, alors que l’Assemblée nationale doit répondre cet après-midi à la question « Approuvez-vous le principe d’une augmentation du budget de la défense pour soutenir une montée en puissance plus rapide de nos forces armées dès 2026 ? », nous répondrons oui, sans la moindre hésitation.
Dans les circonstances historiques actuelles, les écologistes ne doivent pas trahir l’Europe. Nous devons assumer nos responsabilités pour défendre la paix et protéger nos libertés.
Delphine Batho, coordinatrice nationale