En ce mardi 9 décembre 2025, nous célébrons les 120 ans de la loi de 1905 instaurant la séparation des Églises et de l’État et fondant le pacte républicain sur le principe de laïcité. Génération Écologie insiste sur l’importance fondamentale de ce cadre commun. La liberté protège les personnes, et non les dogmes. Elle est la liberté des libertés, celle qui conditionne toutes les autres : les libertés individuelles, l’égalité de toutes les citoyennes et les citoyens, l’émancipation de toutes et tous face à tous les obscurantismes, et notamment l’émancipation des femmes contre les dogmes patriarcaux.
Génération Écologie souligne l’impérieuse nécessité de se donner tous les moyens de sa mise en œuvre concrète au sein de l’ensemble de nos institutions.
Trop souvent, la laïcité est instrumentalisée, détournée de sa vocation profonde, universaliste, axée sur la liberté de conscience et l’émancipation face à l’ingérence de tout type d’influence religieuse dans la sphère publique. Les mouvements nationalistes d’une part et les mouvements communautaristes d’autre part tentent ainsi régulièrement de remettre en cause ces fondements au profit de logiques identitaires. Les connaissances scientifiques tout comme les libertés pédagogiques et universitaires sont régulièrement attaquées. Des intimidations et des pressions, voire des actes de cyberharcèlement visant notamment les enseignants, cherchent à entraver la transmission de cette valeur fondatrice de la République. Cette dérive n’est pas acceptable. La mémoire des victimes du terrorisme islamiste, et l’assassinat de Samuel Paty, nous obligent à plus de lucidité et de fermeté.
Si nous voulons faire de ce principe émancipateur une réalité, il est urgent de renforcer la protection des actrices et acteurs défenseurs de la laïcité, en adaptant les moyens républicains à la réalité des menaces qu’elle doit désormais affronter. La laïcité doit être pleinement intégrée dans tous les pans de notre vie en société (travail, enseignement…). Pour cela, son contenu doit être défendu, car trop d’hésitations aboutissent à des interprétations qui ne garantissent pas aux personnels de se sentir légitimes et soutenus. À l’école, les atteintes à la laïcité doivent faire l’objet d’enseignements, et si nécessaire de sanctions, exemplaires. La transmission de la laïcité ne peut être dissocié d’un projet éducatif d’ensemble, qui redonne du sens et un élan à l’école, ancrée dans un projet de société juste, féministe, antiraciste, démocratique, à la hauteur de l’urgence écologique.
La laïcité est un principe vivant, qui demande à être nourri, approfondi, illustré… Comme la démocratie, ce « régime toujours inachevé » (Claude Lefort), elle ne peut se contenter d’une simple prescription, au risque de finir vidée de son essence.
Anne-Laure Bedu, conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine