Génération Écologie salue le rapport du CESE sur l’état de la France

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Le Conseil Économique Social et Environnemental vient de publier le 25 octobre son traditionnel rapport sur l’état de la France.

Intitulé « Inégalités, pouvoir d’achat, éco-anxiété : agir sans attendre pour une transition juste », il s’agit d’un panorama particulièrement intéressant et qui prend en compte pour la première fois de nouveaux indicateurs qualitatifs socio-économiques différents des traditionnels indicateurs de richesse et du PIB.

Il ne s’agit plus ici de mesurer l’impact des politiques publiques sur notre niveau de croissance ou l’augmentation de la production de richesse dans le pays, mais bien d’en mesurer les effets sur le bien-être de nos compatriotes.

C’est un changement de paradigme que nous appelons de nos vœux et qui mérite d’être salué.

Le rapport s’organise ainsi en trois volets :

Suite à leurs travaux, les auteurs en tirent trois enseignements majeurs :

  1. Les inégalités s’accroissent de manière alarmante en France et se traduisent par des plus grandes difficultés d’accès à l’emploi, à l’enseignement supérieur, à la santé, aux services publics et à la mobilité.

Le rapport souligne à ce titre que le sous-dimensionnement chronique des services publics, que les discriminations à l’emploi s’aggravent d’une génération à l’autre et que la mixité sociale et scolaire dans les établissements d’enseignement est en recul depuis une vingtaine d’années

  1. Le pouvoir d’achat constitue une préoccupation majeure des françaises et des français dans le contexte d’inflation 1 2 3 que nous connaissons depuis 2022. Un français sur deux affirme que son pouvoir d’achat répond tout juste à ses besoins essentiels ou n’y répond pas. A noter également : une aspiration très forte à avoir « plus de temps », pour soi et sa famille, qui atteint un niveau équivalent à l’aspiration à avoir « plus d’argent ».

Le rapport met l’accent sur la grande hétérogénéité des situations de pauvreté selon le territoire et type de ménage. Il relève que la question des réévaluations des prestations sociales devrait se poser au vu du niveau de seuil de pauvreté pris en compte, très inférieur au niveau de vie décent réellement constaté.

Enfin les auteurs tirent le signal d’alarme sur l’accumulation des crispations liées à l’accroissement de la pauvreté, de l’exclusion sociale et de la saturation des structures d’accompagnement. Ils soulignent une situation encore plus détériorée en matière de pauvreté dans les territoires d’Outre-mer.

  1. Les françaises et français font très majoritairement face à l’éco-anxiété, inquiétude accentuée par la barrière financière à s’engager dans la transition écologique. Ainsi 80% des français se disent, selon eux, inquiets des conséquences du dérèglement climatique et l’environnement demeure la 3e préoccupation personnelle et le 3e frein au sentiment de bien-être des français.

La contrainte financière est ainsi indiquée comme le premier frein cité pour envisager des actions personnelles plus impactantes (rénovation énergétique, etc).

Le rapport rappelle que l’effort nécessaire pour la neutralité carbone en 2050 reste colossal et le CESE interpelle le législateur afin qu’une feuille de route soit rapidement présentée en matière en particulier de financements de la transition écologique.

Ce rapport est particulièrement novateur. 

En anticipant la nécessité de mettre fin au suivi du PIB comme seul indicateur à même de mesurer la bonne santé de notre pays, il démontre que le bien-être de la population ne peut pas être appréhendé avec la seule production de richesse et que la poursuite de la croissance est une dangereuse fiction.

En recourant à de nouveaux indicateurs socio-économiques, ce rapport permet une nouvelle approche de l’état de la France et donc des politiques publiques à mettre en œuvre.

Sans le dire explicitement, il confirme la nécessité de s’engager vers la décroissance et de l’organiser socialement afin d’améliorer le bien-être de toutes et tous.

Quentin GUILLEMAIN

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